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L'habitat rural ancien en Quercy

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Un certain nombre de données communes à toutes les maisons quercynoises créent une "musique architecturale" propre au Lot.

A l'intérieur, le cantou, espace du foyer, avec ses deux coffres à sel pour s'asseoir près du feu, la souillarde, espace évier, extension en berceau plus ou moins profonde de la salle, deux symboles de l'architecture intérieure.

A l'extérieur, dans les maisons à étage, l'accès à la pièce à vivre se fait souvent par un large escalier extérieur aux épaisses rembardes de pierre, menant à un perron couvert ou bolet, qui peut devenir galerie sur toute la longueur de la maison. Cet espace abrité prenait une grande importance pour la vie domestique. La treille agrémentait la façade et offrait le plaisir du raisin de table ; le vert bleuté, traces de multiples sulfatages, y fait encore chanter l'enduit et la pierre. Toutes ces petites exploitations vivant en autarcie, avaient souvent un four à pain, un pigeonnier intégré à la maison ou simplifié jusqu'à quelques trous d'envol dans un mur, pour recueillir la colombine-engrais.

Selon les besoins, des annexes, granges-étables, establous, soues à porcs, poulaillers ... étaient ajoutées. Les terres avoisinantes permettaient la culture des céréales et du foin. Sur un terrain proche de la maison il pouvait y avoir une vigne. L'art de la pierre sèche s'est traduit, sur les étendues calcaires, dans les cazelles couvertes de lauzes empilées en tas de charge, dans les murs des potagers, les bords des chemins... mais également dans les terrasses des cultures et les cayrous, tas de pierre, produits d'un épierrement incessant.

L'eau, très inégalement répartie, est un facteur de diversification de l'habitat lotois, ainsi les citernes recueillent l'eau de pluie et les puits ou fontaines, quand une veine d'eau affleure. Sur le Causse de Gramat, coeur du Haut-Quercy, c'est la pierre qui a permis la réalisation d'une large variété de constructions. Presque toujours gélive, ceci explique que les murs des maisons soient complètement enduits. Les toitures dites "celtiques", comme dans d'autres pays du Lot, ont une forte pente nécessaire au chaume, et à l'empilement des lauzes calcaires ; la même pente ayant ensuite convenu aux tuiles plates qui leur ont succédé lorsque les tuileries se sont multipliées dans les vallées. Ces toitures sont généralement à deux pentes, avec des demi-croupes et des coyaux.

Dans les grandes étendues calcaires du Causse de Limogne, aux toits méditerranéens ou celtiques s'ajoute le volume plus complexe, dit à la Mansart avec brisis de lauzes calcaires empilées et terrasson en tuiles canal.

Le Quercy blanc, par contraste avec le calcaire gris du Causse de Gramat ou le calcaire ocre de la Bouriane, doit son nom à la pierre crayeuse, très blanche et tendre, où les tuiles canal des toitures créent des contrastes tranchés d'ombres et de lumière. Les appareillages sont particulièrement soignés et les escaliers d'accès à l'étage souvent perpendiculaires à le façade, débouchent sur un bolet galerie. L'architecture du Quercy blanc est liée à la proximité de la vallée du Lot et de ses régions viticoles.

La Bouriane, pays forestier, avec ses maisons aux toitures à quatre pentes, annonce le Périgord par la couleur de sa pierre.

Le Limargue, fait la transition entre le Causse de Gramat et le Ségala dont le nom vient de seigle, base de l'économie locale avec la châtaigne qui était séchée dans les sécadous. Les toits sont à forte pente couverts de lauzes de schistes épais, ou méditerranéens, couverts de tuiles canal sur des volumes massifs, aux toitures largement débordantes protégeant les entrées de granges et les balcons galeries en bois, qui peuvent s'étendre sur toute la façade.

Mais on n'oubliera toutefois, comme l'expriment les dessins que l'on pourra trouver dans la galerie de dessins, cette notion fondamentale : chaque maison fait partie d'une famille avec un visage et une personnalité.